Le Noël des Petits Oiseaux Morvandeaux et Bourguignons

Crèche de Notre Dame de Paris
(Crédit Photo MFGG - Décembre 2015)

Crèche de Notre Dame de Paris
(Crédit Photo MFGG - Décembre 2015)

     Pour honorer les langes Du roi de l'univers,Tous les oiseaux divers Volent avec les anges   Répandus dans les airs, Et mêlent leurs louanges Aux celestes concerts.

     Au monarque suprême, L'AIGLE dit : " Je suis roi , Partout je fais la loi; Je suis empereur même, Mes armes en font loi; Mais de mon diadème L'honneur n'est dû qu'à toi."   

     La COLOMBE avec zèle, Près de l'Enfant chéri, Vient roucouler aussi; C'est l'Epoux qui l' appelle Lui disant :"Viens ici, Ma colombe, ma belle."   Elle dit : "Me voici !"

     L'ALOUETTE légère,   Ayant volé trop haut,   Descendit aussitôt,   Voyant que sur la terre   

Naisait un roi si beau,   Et finit sa carrière   Tout près du berceau.

     La LINOTTE fabrique,   Dans son petit cerveau,   Au doux Fils du Très-Haut   Un motet

magnifique   Et d'un air si nouveau   Que jamais la musique   N'eut de charme si beau.

     Le PINSON non moins sage   Divertit le Sauveur,   Lui disant de bon coeur,   Dans son petit

langage :    " Je vous aime,Seigneur,   Recevez mon hommage,   Je suis votre serviteur."

     Le MOINEAU solitaire,   Toujours dans son taudis,   Voyant ce tendre fils   Dans les bras de

sa mère,   Dit d'un ton fort surpris :   "Voici que sur la terre   Descend le Paradis."

     Une petite ABEILLE,   Bourdennant un fredon.   S'approcha du Poupon,   Lui disant à

l'oreille:   "J'apporte du bonbon;   Il est doux à merveille,   Goutez y, mon Mignon."

     Voici Margot la PIE   qui venait en sautant,   Et dans son bec tenant   Quelque friponnerie   

Pour donner à l'Enfant:   "Doux Jésus,je vous prie,   Recevez mon présent."

     C'est le CORBEAU qui n'ose   Faire entendre sa voix,   Il apporte une noix;    N'ayant rien

autre chose   Digne du Roi des rois;   Doucement il la pose   Et s'en retourne au bois.

     Portant sa crête altière   Et sa queue en cerceau.   Près de l'humble berceau   Le COQ,

d'une voix fière,   Chante:"Coquerico!   J'annonce la lumière;   Salut, Astre nouveau !"   

     L'OIE avançant la tête,   Se tient,l'oreille au guet,  Apoporte un fin duvet,   Avec l'air pas

trop bête;   Au cher Enfantelet   Dit: "Jamais on ne fête   Sans moi le cher Nolet"

     Le ROSSIGNOL à l'ombre   Des palmiers d'alentour   Laissa passer son tour,   Et sur des airs

sans nombres   S'exerçant tout le jour,   Attendit la nuit sombre,   Pour mieux faire sa cour.

     Serons-nous immobiles   A tous ces mouvements ?   Si nos corps sont pesants   Rendons

nos coeurs agiles.   Et par des voeux ardents,   Suivons les volatiles   Car en voici le temps. 

Texte anonyme parut dans le supplément agricole de "La Croix du Nivernais" du Dimanche 23 Décembre 1900, n° 449  (AD58 2Mi 456)

Derniers commentaires

24.11 | 09:41

Magnifique petite salle

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